Interview d’Iris Darbre : processus créatif de la série Voïd

Post17.01.23Vfinal

Dans ce premier épisode d’En Sous Marin, Iris Darbre nous plonge dans les coulisses de son exposition « Voïd » et nous révèle les secrets de son processus créatif. Dans cette interview réalisée par Pierre Aboukrat, le directeur artistique présente son side project, empruntant les codes du pointillisme pour apporter des détails à ses œuvres.

Est-ce que tu peux présenter ton parcours ?

J’ai d’abord fait des études d’arts à Bruxelles, à l’école Saint-Luc, une référence dans le monde du design. Pendant trois ans, j’ai suivi un cursus en design spécialisé dans le graphisme. Ensuite, j’ai intégré la College of Advertising and Design (CAD) afin de réaliser mon portfolio en Belgique. Cette école combine travaux pratiques et cours théoriques avec des experts du milieu, comme Laurent Durieux, un illustrateur d’affiches renommé, qui est devenu mon mentor. Grâce à lui, j’ai appris la composition, l’utilisation des couleurs, etc.

Est-ce que tu peux nous présenter le contexte particulier dans lequel tu as créé les œuvres de ton exposition Voïd ?

Comme son nom l’indique, Voïd est une exposition sur le vide. Inspirée par des artistes tels que  : 

  • Brecht Evens, 
  • Louis-Antoine Prat, 
  • Didier Comès.

Gustave Doré, un illustrateur allégoriques et symboliques, m’a également marqué dès l’enfance. C’est une de mes ressources pour créer cette série sur le vide. Je me suis, ainsi, inspirée d’éléments personnels et autobiographiques. Mon objectif était de reprendre le style de différent artiste en les transformant. Le confinement a également influencé cette série, me permettant d’explorer pleinement cette thématique.

Est-ce qu’il y a une culture ou un mouvement artistique qui est selon toi associé à tes œuvres ?

Je dirais le symbolisme, en particulier l’œuvre de Léon Spilliaert. Le symbolisme explore des représentations allégoriques, souvent détournées du réel, pour transmettre des émotions et des concepts abstraits. C’est un mouvement qui m’inspire profondément.

Est-ce que tu peux nous expliquer ton processus de création ?

J’utilise diverses techniques de dessin, notamment la sérigraphie pour les grands formats. Le digital est devenu un outil indispensable, surtout pour séparer les couleurs et les couches. À contrario, je trouvais le rendu numérique trop systématique. C’est en explorant mes outils graphiques que j’ai découvert le mode fondu. Ce dernier convertit les informations de dessin en pixels. Il m’a, ainsi, permis de créer des effets organiques en jouant avec l’opacité des pixels. Grâce à cette technique, j’ai pu transformer ma manière de dessiner et créer des œuvres aux densités variées et organiques.

Est-ce que quand tu travailles, tu ressens un état particulier qui t’indique que tu es sur la bonne voie ?

J’ai un rapport complexe avec ce que je dessine. Je ressens souvent une angoisse créative, une lutte pour trouver la bonne manière de réaliser mon idée initiale. Quand cela arrive, je fais une pause jusqu’à retrouver un état d’esprit stable. J’ai appris que l’angoisse créative peut bloquer le processus, donc j’essaie de m’en détacher pour me concentrer sur des aspects plus légers.

Quelles sont les œuvres de ta série que tu préfères le plus ?

J’aime beaucoup les visages, notamment féminins. Dans « Voïd », une de mes séries préférées est Les Endormis. Cette série explore le sommeil et les rêves, partant d’une illustration d’un grand lit rempli de personnes endormies. Au fil des illustrations, j’ai séparé ces personnes pour leur donner un aspect sableux, symbolisant le temps qui passe. J’ai créé un triptyque modulable, avec trois visages différents représentant des états allant de la mort au rêve. J’aime cette progression vers quelque chose de plus éthéré.

Découvrez le premier épisode audio d’En Sous-Marins réalisé par Pierre Aboukrat ⬇️